Il nous reste une demie  journée, à passer, ici, et déjà reprendre le train pour une nouvelle ville. C’est vrai que l’on a pas mal la bougeotte, mais  on a envie de voir un maximum de choses, et trois semaines, c’est vite passée. Cette fois ci, c’est un train de jour que nous prenons, pour 5 heures de voyage, jusqu’au Mont Abou. Nous voyageons avec des gens adorables, de Bombay. Nous arrivons de nuit à notre hôtel, mais la région promet d’être belle et montagneuse. Au petit matin, nous découvrons la vue magnifique, depuis notre chambre, un paysage, bien différent des autres villes visitées. Nous faisons le tour du lac Nakki, puis nous partons visiter les temples Dilwara, ( temples Jaïns du 11 et 12 ème siècle), à quelques kilomètres de là.

Voilà, nous avons à peu prés vu les  choses intéressantes à voir ici. La ville est très petite, et les visites, limitées. Nous sommes donc contents de ne rester que jusqu’à demain.

Nous devons prendre un bus pour aller jusqu’à Udaipur, à 182 kms. Le bus ne mettra pas moins de 5 heures pour y arriver ; faire le plein, pause thé, pause pipi, pause déjeuner….

Udaipur, est beaucoup moins calme que Mont Abou, avec ses 1200000 habitants. La vieille ville, avec ses ruelles étroites, ses maisons blanchies à la chaux, et ses petits commerces de part et d’autres en font une ville très vivante et bruyante. Au pied de notre hôtel, il y a un loueur de moto, et impossible de céder à la tentation de louer enfin une Enfield….Nous en réservons une pour la journée de demain.

Nous passons la journée à rouler, à travers les petites routes de campagnes, les villages, visiter des temples, bref, profiter de notre liberté. Bref, encore une journée bien remplie. La conduite en ville reste un moment mémorable, car  malgré tout, assez unique ! Beaucoup de motos, sur les routes, ils sont souvent deux, parfois trois, quelque fois quatre et même cinq dessus….il faut le voir pour le croire !

La chaleur est bien là depuis plusieurs jours, pas de vent, et donc  une pollution de l’air assez étouffante.

L’inde n’est pas que couleur et odeurs épicées. L’Inde c’est aussi, des égouts  à ciel ouvert, des tas d’ordures qui s’amoncèlent aux coins de s rues,  des odeurs d’urine, de bouses de vaches, des mendiants , des culs de jattes assis  sur des caisses à roulettes en se déplaçant avec leurs bras, les mains chaussées de tongs, les gamins quémandant des roupies, ou des stylos, mais pour supporter cela , il faut pouvoir en faire abstraction, même si tout cela existe. L’Inde à tellement à donner, les gens si gentils au sens noble du terme, qu’on ne peut rester insensible.

Déjà presque trois semaines se sont écoulées, et le départ approche. Bien sûr, heureux de retrouver nos enfants, ( qui nous ont manqué quand même), mais un peu nostalgique de quitter un pays, attachant comme celui-ci. Ce soir, nous reprenons un train de nuit pour Pushkar, où nous arriverons vers 3h30 du  matin. Ce sera notre dernière destination avant de retourner à Delhi

Le lendemain matin,  nous louons une moto Honda, à défaut de trouver une Indian Enfield. Mais celle-ci fera l’affaire même si Julien est déçu. Nous partons pour faire un grand circuit des alentours de Jaisalmer : Cénotaphe, temples Jaïn, village en ruine, et les dunes de Sam. Un joli tour de presque 200kms, quand même !  Nous sommes très contents de notre journée, malgré la fatigue, de la route et du soleil brulant. Le soir, après avoir une fois de plus bien mangés, on se prend une petite bière sur la terrasse de l’hôtel, et au lit ! Il faut dire que depuis que nous sommes dans ce pays, chaque repas est un moment de plaisir des yeux et des papilles. Parfois, les plats nous enflamment le palais, mais peu importe. Nous choisissons nos restau, en fonction du nombre d’Indiens qui s’y trouve, c’est aussi pour ça que les plats, ne sont pas adaptés, à nos fragiles palais. La majorité des restau sont végétariens, et finalement, nous nous passons très bien de viande.

Le lendemain, dernier jour à passer ici, nous visitons plus en profondeur, la vieille ville. C’est souvent au bout de deux ou trois jours, que l’on commence à se sentir bien, a avoir des repères, être à l’aise. Nous faisons plusieurs haltes dans la journées, boire un  tchaï( thé +lait+cardamome+gingembre+sucre= délicieux !) et regarder les gens s’affairer, dans un vacarme incessant , au milieu des motos et des rickshaws. Faire les marchés, est aussi un spectacle .Voir les étals de légumes brillants au soleil, les femmes aux saris colorés, les vaches essayant de chiper quelques salades, le tout parfumé, de senteur d’épices, d’encens, et…de gaz d’échappement, la vie quoi !

Le soir même nous devons prendre pour la troisième fois, un train de nuit qui nous amènera à Jodhpur.

Nous arrivons, dans la deuxième ville du Rajastan( 975000 hab.) vers 5h du matin. Un touk touk nous conduit rapidement et bruyamment à notre hôtel, dormir et finir notre courte nuit.

Nous découvrons Jodhpour et son imposante  forteresse .La ville est très étendue, et les distances longues. Nous finissons par nous décider de relouer une moto, jusqu’à demain soir afin d’avoir le temps de voir aussi les environs de la ville. Nous payons 600 roupies ( env.10euros  pour un jour et demi)et nous enfourchons l’engin. Nous allons jusqu’au lac, puis voir la forteresse, perchée, surplombant la cité. De là haut, la vue est magnifique. La circulation dans le centre ville  à moto, est une nouvelle épreuve à laquelle Julien se défend plutôt bien. Ce n’est pas sans quelques frayeurs tout de même, surtout au moment de passer les ronds points, qui sont de vrais tours de force !!! Et rebelote le lendemain. Difficile de savoir à combien nous roulons et combien de kilomètre nous parcourons  puisque le compteur est cassé, mais tout va bien. Muni de notre carte, nous allons jusqu’aux villages Vishnoïs, puis visite d’un temple Jaïn, puis  nous finissons à quelques km de là dans un grand jardin public, à l’ombre, et au calme, après la cohue des rues. La nuit tombe, nous devons rendre la moto, le loueur essaie gentiment de nous grappiller encore quelques roupies, sans succès, puis, nous rentrons à l’hôtel, à pieds. Ce soir c’est la fête de Shiva, et c’est la fête dans les rues.